Peut-on vivre avec une carotide bouchée ?

Découvrir que vous avez une artère carotide bouchée peut être très inquiétant. Vous pouvez l’avoir découvert après avoir fait un AVC, qui est la première complication de la maladie de la carotide. Il est normal de se demander jusqu’où peut aller l’espérance de vie avec une artère carotide bloquée lorsque vous venez d’être diagnostiqué. Nous examinerons ici la façon dont survient le blocage d’une artère carotide, l’espérance de vie pour la personne affectée, mais surtout les précautions à prendre pour vivre longtemps avec la maladie.

Sommaire

Est-il possible d’avoir une vie normale avec une artère carotide bouchée ?

Lorsque votre médecin vous diagnostique une obstruction de la carotide, sachez que vous êtes exposé à une attaque cérébrale. Avec une carotide bloquée, les symptômes ont de fortes chances de réduire votre espérance de vie. Les patients asymptomatiques vivent généralement jusqu’à 3-5 ans avec cette artère bouchée. Une longue vie n’est possible que si vous êtes vite diagnostiqué, que vous prenez le bon traitement pour la maladie asymptomatique et améliorez votre mode de vie.

Vos artères carotides sont les principaux vaisseaux sanguins qui alimentent votre cerveau en sang oxygéné. Ils sont situés de chaque côté de votre cou et fournissent à votre cerveau le sang, l’oxygène et les nutriments dont il a besoin pour fonctionner correctement. Les artères carotides sont susceptibles d’être obstruées par la plaque, le mauvais cholestérol, le calcium et les graisses. Ils peuvent se déposer sur les parois internes de l’artère, les rétrécir et réduire le flux sanguin vers les organes vitaux. Cette condition est appelée l’athérosclérose, et elle peut endommager les artères et augmenter le risque d’embolie et d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Si vous avez reçu un diagnostic d’une obstruction de l’artère carotide, un changement de mode de vie et la prise de médicaments constituent une partie importante du traitement. C’est ce qui vous permettra de vivre longtemps avec une carotide obstruée sans avoir besoin d’intervention chirurgicale. Même si vous avez subi une opération pour rétablir le flux sanguin vers votre cerveau, vous devrez miser sur une bonne hygiène de vie pour vous préserver d’une nouvelle occlusion.

Quels sont les symptômes d’une occlusion de l’artère carotide ?

L’occlusion de l’artère carotide peut ne présenter aucun symptôme. Parfois, le premier signe de la maladie est un accident ischémique transitoire (AIT) ou encore un accident vasculaire cérébral.

Un accident ischémique transitoire (AIT) est une perte soudaine et temporaire du flux sanguin vers une zone du cerveau. Cela dure généralement de quelques minutes à une heure. Les symptômes disparaissent entièrement dans les 24 heures, avec une récupération complète. Lorsque les symptômes persistent, il s’agit d’un accident vasculaire cérébral. Les symptômes d’un AIT ou d’un AVC peuvent inclure :

Faiblesse soudaine ou maladresse d’un bras ou d’une jambe d’un côté du corps ;
Paralysie soudaine d’un bras ou d’une jambe d’un côté du corps ;
Perte de coordination des mouvements ;
Confusion, diminution de la capacité de concentration, étourdissements, évanouissements ou maux de tête ;
Engourdissement ou perte de sensation au visage ou dans un bras ou une jambe ;
Perte de vision temporaire ou vision floue ;
Incapacité à parler clairement ou troubles de l’élocution.

Demandez immédiatement une aide médicale si vous ou un proche présentez l’un de ces symptômes. Un AIT signifie généralement qu’un AVC est sur le point de se produire. Cependant, les AIT ne précèdent pas toujours les AVC.

Les symptômes d’un AIT et d’un AVC sont les mêmes. Un AVC est une perte de flux sanguin (ischémie) vers le cerveau qui dure suffisamment longtemps pour causer des lésions cérébrales permanentes. Après seulement quelques minutes sans oxygène, les cellules cérébrales commencent à mourir. Tels sont les symptômes d’une carotide occluse. Cependant, vous pouvez les éviter en ayant une hygiène de vie rigoureuse.

Les changements du mode de vie qui réduisent le risque d’AVC

Bien qu’il puisse être difficile de changer ses habitudes, ces réajustements de vos habitudes quotidiennes vont vous sauver la vie et rallonger votre espérance. Pour prévenir ou ralentir l’occlusion de l’artère carotide, vous devez :

Arrêter de fumer : les toxines contenues dans la fumée de cigarette endommagent les parois des artères dans tout le corps, y compris les artères carotides. Ces dommages conduisent directement à l’athérosclérose ou au durcissement des artères.
Avoir une alimentation plus saine : une alimentation pauvre en graisses saturées peut réduire l’accumulation de cholestérol dans les artères carotides. Cela peut également aider à contrôler d’autres facteurs de risque de la carotide occluse, tels que l’obésité et l’hypertension artérielle.
Ne boire de l’alcool qu’avec modération : la consommation d’alcool contribue à deux des facteurs de risque de la maladie de l’artère carotide, l’hypertension artérielle et l’obésité.
Faire de l’exercice ou être physiquement actif : le chemin vers un bien-être amélioré peut être aussi simple que 30 minutes d’exercice modéré par jour. Il peut s’agir de marcher, de faire du vélo, de faire des travaux à la maison ou sur la pelouse, etc.
Surveiller sa tension artérielle : si vous souffrez d’hypertension artérielle, votre sang se déplace dans les artères avec plus de force et de pression contre l’intérieur des parois des artères. Cela peut endommager les artères carotides. Par ailleurs, le stress et la colère contribuent fortement à augmenter votre pression artérielle. Une lecture normale de la pression artérielle doit être inférieure à 120 sur 80 millimètres de mercure.

Traitements médicamenteux de la carotide occluse

Les médicaments qui peuvent être utilisés pour traiter la sténose ou l’occlusion de l’artère carotide comprennent :

Des anti-plaquettaires : les plaquettes ont tendance à se coller les unes aux autres, ce qui provoque des caillots. L’aspirine, le clopidogrel et le dipyridamole sont des exemples de médicaments antiplaquettaires qui empêchent le rapprochement de ces plaquettes.
Des médicaments hypocholestérolémiants : les statines sont un groupe de médicaments hypocholestérolémiants. Ils comprennent la simvastatine et l’atorvastatine. Des études ont montré que certaines statines peuvent diminuer l’épaisseur de la paroi de l’artère carotide et augmenter la taille de l’ouverture de l’artère.
Des médicaments antihypertenseurs : il en existe plusieurs variétés et ils agissent sur la tension artérielle en l’abaissant.

Si le pourcentage d’occlusion est supérieur à 60%, vous pourriez avoir besoin d’un traitement plus invasif. Le traitement chirurgical diminue le risque d’accident vasculaire cérébral après des symptômes tels qu’un AIT ou un AVC mineur.

Traitements chirurgicaux d’une artère carotide bouchée

Votre médecin peut recommander une intervention chirurgicale invasive pour réduire le risque. Cela peut impliquer l’insertion d’un stent à l’intérieur de votre carotide. Il s’agit essentiellement d’une section d’un petit tube en maille qui maintient un vaisseau sanguin ouvert, pour permettre une bonne circulation sanguine. Les risques de laisser un blocage de la carotide en place l’emportent largement sur ceux de la pose d’un stent.

Une autre méthode très employée est celle de l’endartériectomie carotidienne (CEA). Il s’agit d’une forme de chirurgie qui implique qu’un chirurgien serre l’artère affectée, la coupe et enlève le blocage. Une fois le retrait terminé, le chirurgien peut patcher l’artère en utilisant une section d’une veine de votre jambe. L’artère est ensuite recousue et le cou refermé. Les médecins considèrent généralement que la CEA est sûre. De nombreuses études ont montré que le risque post-CEA d’avoir un AVC du côté affecté était considérablement réduit. Cette intervention améliore sensiblement votre espérance de vie.

L’angioplastie de l’artère carotide avec stenting est une option qui concerne les personnes qui ne peuvent pas subir d’endartériectomie carotidienne. L’opération consiste à utiliser un très petit tube creux, ou cathéter, qui est introduit jusqu’aux artères carotides. Une fois le cathéter en place, l’ouverture dans l’artère permet de placer le stent. Un stent est une fine armature en treillis métallique utilisée pour maintenir l’artère ouverte.

Comment l’occlusion l’artère carotide est-elle diagnostiquée ?

Elle peut être diagnostiquée après que votre médecin ait entendu un son anormal (sifflement ou murmure) lors d’un examen de votre cou avec un stéthoscope. Plusieurs autres tests sont nécessaires pour confirmer le diagnostic de l’artère carotide occluse et en savoir plus sur la taille et l’emplacement du blocage. Ces tests peuvent inclure :

Une échographie : aussi appelé échographie duplex, ce type de test utilise des ondes sonores pour créer une image des structures internes de votre corps. Une échographie est utilisée pour voir comment le sang circule dans vos artères et trouver les endroits où les artères peuvent être bloquées ou rétrécies.
Une angiographie par tomodensitométrie (CTA) : un tomodensitomètre est un appareil qui utilise les rayons X pour créer une image détaillée de vos organes internes. Au cours de ce test, un colorant est injecté dans votre circulation sanguine, ce qui aidera à montrer tout blocage sur les images. Ce test peut être utilisé sur des personnes portant des stimulateurs cardiaques ou des stents pour d’autres problèmes.
Une angiographie cérébrale : ce type de test diagnostique consiste à utiliser un cathéter dans le cadre d’une procédure peu invasive pour pénétrer dans vos artères et examiner de près le blocage. Lors de ce test, votre examinateur injecte du produit de contraste directement dans vos artères afin qu’il puisse voir les détails de l’artère.
Une angiographie par résonance magnétique (ARM) : semblable à un scanner, mais sans utiliser de rayons X, ce test fournit des images détaillées de vos artères. C’est un examen d’imagerie non invasif.

Conclusion

La clé pour prolonger votre espérance de vie avec une artère carotide bloquée est de mener une vie saine. Arrêter de fumer, avoir une alimentation équilibrée, faire de l’exercice régulièrement et prendre des médicaments avec diligence améliore considérablement vos chances. Bien sûr, un suivi régulier avec votre médecin est important pour vous aider à garder un œil sur votre état.